Depuis 1993, le dentiste Wouter Reybrouck et l’orthodontiste Isabelle Savoye dirigent le cabinet dentaire Liedent à Liedekerke. En 2019, leur cabinet dispose de 7 salles de traitement et l’équipe compte 13 dentistes et 7 assistants.
Dès la fondation du cabinet, Wouter Reybrouck et Isabelle Savoye étaient déjà conscients du fait que la numérisation en dentisterie ne serait pas une simple tendance fugace. A ce jour, ils utilisent un Trios 3, une imprimante 3D via Henry Schein. Quel est l’impact de la numérisation sur leur cabinet dentaire ? Henry Schein a pris le pouls de ce couple de dentistes modernes.
Quand êtes-vous montés dans le train de la numérisation ?
Lorsque nous avons créé notre cabinet en 1993, nous avions déjà l’idée de mettre en place un cabinet « digital ». Dans la mesure du possible, nous avons essayé de numériser nos dossiers de patients à l’aide de solutions logicielles.
À partir de l’an 2000, la numérisation a commencé à avoir un impact sur nos traitements. Isabelle est orthodontiste et envoyait ses empreintes à Materialise pour faire fabriquer un modèle numérique. Nous avons travaillé de la sorte pendant des années et en 2013, nous avons franchi le pas vers un scanner buccal. Après avoir comparé différents fabricants et sur les conseils de mon technicien dentaire, nous avons choisi le Trios 2 de 3Shape lors du salon IDS. En Belgique, nous étions le premier cabinet à posséder un Trios.
Après cet achat, les choses se sont accélérées. Au départ, nous pensions ne scanner les patients que de temps en temps, mais c’est rapidement devenu une routine de travail : chaque patient est désormais scanné. La précision est là, les pièces travaillées s’adaptent parfaitement. Pour l’orthodontie, vous aviez jadis parfois besoin d’un modèle de travail physique, qui devait ensuite être envoyé à un laboratoire. C’est pourquoi nous avons collaboré avec une entreprise qui imprimait nos scans. Après un certain temps, les factures de ces modèles s’accumulaient et nous avons commencé à chercher une alternative. Après l’IDS de 2015, nous avons ensuite acheté une imprimante 3D via Henry Schein. Le logiciel Appliance Designer de 3Shape nous a permis d’utiliser pleinement les fonctionnalités de l’imprimante 3D.
Quelle est l'influence de la numérisation sur les interventions quotidiennes dans votre cabinet?
Nous avons vite compris que la numérisation ne serait pas une tendance de mode passagère. Elle se poursuit, évolue et devient de plus en plus une partie essentielle de la dentisterie.
Grâce à la dentisterie numérique, vous pouvez rapidement échanger des données avec des collègues, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du cabinet. Vous pouvez apporter des corrections, consulter ou demander des conseils. De plus, la communication avec le patient change également complètement. Alors que par le passé, nous devions utiliser des radiographies abstraites pour expliquer la nécessité d’un traitement, nous pouvons maintenant visualiser des plans de traitement complets. C’est un atout énorme, surtout en orthodontie. La fonction Digital Smile Design fournit également au patient une image concrète pour la dentisterie cosmétique et nous permet de le convaincre plus rapidement de choisir le traitement proposé.
Une fois que vous savez comment manipuler un appareil spécifique, cela a également une influence énorme sur la rapidité d’un traitement. Vous devez persévérer pour arriver à franchir cette courbe d’apprentissage, mais ce n’est pas si difficile. Par exemple, pour les travaux sur les couronnes et les bridges, vous gagnerez beaucoup de temps une fois que vous aurez appris à gérer le bon flux de travail.
Pourquoi de nombreux dentistes n'utilisent-ils pas encore la dentisterie numérique ?
Pour un grand nombre de collègues, il y a la crainte d’investir et cet investissement est évidemment bien réel. C’est pourquoi il est très important de bien s’informer auprès des fournisseurs et des fabricants afin d’effectuer l’achat de l’appareil qui vous convient. De plus, le suivi et le service après-vente sont tout aussi essentiels.
Outre l’investissement financier, il faut aussi du temps pour apprendre à travailler avec un nouvel appareil. Cela peut aussi être une raison de ne pas franchir le pas. Au début, vous devez vous accrocher. Vous ne pouvez pas vous attendre à ce que votre flux de travail accélère immédiatement après l’achat d’un scanner buccal. Au début, vous perdrez du temps, mais une fois que vous saurez le faire, vous n’en verrez plus que les avantages.
À mon avis, cela a aussi beaucoup à voir avec la force des habitudes. De nombreux dentistes ne disposent toujours pas d’un agenda numérique et préfèrent utiliser un carnet, alors qu’objectivement, il est beaucoup plus pratique de travailler avec un agenda numérique. Et il en va de même pour l’impression numérique.
Que signifie travailler avec un Trios sur le plan économique ? L’investissement est-t-il rapidement rentabilisé ?
Si vous ne faites que regarder le volet économique et que vous ne voulez pas faire de gros investissements, tenez-vous-en aux impressions traditionnelles. Un scanner coûte en effet de l’argent, tout comme les contrats de maintenance.
À court terme, et certainement si vous souhaitez suivre l’évolution numérique, vous ne gagnerez pas d’argent immédiatement. Il est vrai que vous n’avez plus besoin de fabriquer des modèles en plâtre, que les matériaux sont légèrement moins chers et cela fait une différence. De plus, en raison de l’aspect visuel, les patients peuvent être plus enclins à opter pour des travaux plus importants sur les couronnes et les bridges. Chaque dentiste a suffisamment de travail. Le recrutement de patients n’est certainement pas le moteur de la numérisation dans notre cabinet, mais il augmente en tous les cas la confiance. La dentisterie numérique nous procure en fait surtout une très grande satisfaction professionnelle.
Comment voyez-vous l’avenir en termes de numérisation ?
Je pense que la croissance exponentielle des dentistes qui optent pour la numérisation est encore à venir. Actuellement, quelque 5% des dentistes travaillent avec des scans numériques : c’est une petite minorité. Dans les universités, les scanners buccaux sont progressivement intégrés au programme. Nous remarquons également que les stagiaires, une fois qu’ils ont goûté au numérique, ne veulent plus revenir à la dentisterie traditionnelle. C’est exactement la même chose pour moi.
Je pense que l’évolution se fera progressivement. De plus en plus de dentistes voudront scanner, mais préfèrent transmettre le travail supplémentaire à un technicien dentaire. L’impression 3D semble être une étape encore trop lointaine, ou une étape qui n’est pas vraiment nécessaire. Maintenant, on utilise encore les fraises, mais l’avenir passera inévitablement à l’impression. Actuellement, tous les matériaux nécessaires pour cela ne sont pas encore disponibles. L’impression 3D est entre-temps une alternative valable au fraisage, spécialement pour l’impression synthétique. Je suis convaincu que la gamme va encore grandement s’élargir.